lundi 21 janvier 2013

Chapitre 4 (Le voleur)

Bonne lecture ! (Si vous pouvez laisser un commentaire, je serais hyper contente !)

Chapitre 4


« Pisteuse, vas-y. Mais ne traine pas à l’intérieur, on va pas t’attendre toute la nuit ! Canon, au bout de la rue. Bouboule, devant la fenêtre par où on entrera. Et faites gaffe à pas pour faire remarquer, vous deux ! 
  • Oui, on fera attention ! »
Lefeu m'a l'air d'être le dirigeant désigné par les autres pour mener ce cambriolage. Je dois lui obéir ? Exécuter ses ordres, moi qui n'ai jamais suivi aucune règle ? Bon, ça va pour cette fois, parce que c'est pour de la bonne cause. Mais sinon...
Pisteuse – la seule fille de l'expédition – est déjà à l'intérieur depuis environ cinq minutes. Je commence à m'inquiéter. Mais les autres n'ont pas l'air de s'alarmer ; ça doit être normal. J'espère qu'elle n'a pas eu de problèmes…
Enfin, elle sort, les yeux brillants. Elle fait signe de venir à Lefeu et aux autres. Moi, elle m'ignore. J'en profite pour l'observer. Elle n'est pas spécialement jolie. Des petits yeux un peu exorbités, des cheveux sales et emmélés… Mais elle est tellement énergique qu'elle donne envie de l'approcher. Elle est une boule d'énergie, elle bouge tout le temps. Je la regarde depuis à peine une minute, elle a déjà dû faire 50 mètres en tournant en rond.
« Eh, gamin ! T'es sourd ou quoi ? On y va, là ! »
C'est justement Pisteuse qui me fait sursauter. Elle me secoue vivement par les épaules.
Ah, c'est le moment ! Je suis les autres, je me hisse sur le rebord de la fenêtre, et je me glisse à l'intérieur, par un carreau cassé.
Il fait sombre, mais vois quand même les autres devant moi. Le garçon le plus proche de moi doit être le dénommé Galeux. Pas très flatteur, ce nom. Je préfère ne pas avoir de nom plutôt que porter celui là. Je me demande si c’est le chef de La Bande qui leur donne ces noms bizarres. Galeux. Ce nom doit venir de son œil qui est tout blanc. Il a l’air assez gentil, bien qu’il fasse un peu peur…
« Bon, toi et moi, on va au salon, chuchote-t-il. Pisteuse et Lefeu iront explorer le reste de la maison.
  • Ok.
  • Bon, allez ! Galeux et le gamin, vous fouillez le salon, intervient Lefeu. Nous, on va voir les autres pièces. »
Ils s’éloignent. Je reste seul avec Galeux. Son œil blanc contraste avec l’obscurité de la pièce où nous sommes. Quelle pièce, d’ailleurs ? Je ne suis pas expert en maisons bourgeoises, mais ça n’a pas l’air d’un salon.
« C’est l’office, explique Galeux. La pièce où l’on range la vaisselle et le linge de table. Et les provisions, aussi. »
J’ai envie de voler à manger, mais nous ne sommes pas là pour ça. Nous devons nous concentrer sur les bijoux. L’argent et les bijoux. Je me laisse faire, je suis Galeux à travers la maison, pour trouver le salon. Enfin, il le trouve. Je ne vois pas grand chose, à part beaucoup de tapis et de tapisseries.
« Il n’a pas l’air d’y avoir beaucoup de bijoux ici, fais-je remarquer.
  • Mais si ! Ils sont sûrement cachés quelque part ! Allez, active-toi, il faut qu’on les trouve. »
J’obéis. Il part d’un côté de la pièce, je pars à l’autre bout. Je soulève la tapis, regarde derrière les tapisseries… Rien. Je passe ma tête en dessous de la table basse, toujours rien. Je cherche, mais je commence à être persuadés qu’ils ne sont pas là, ces maudits bijoux.
« Viens voir, m’appelle Galeux. Je pense que j’ai trouvé quelque chose. »
Je m’approche, et il me désigne un petite boite posée tout en haut d’une étagère.
« Et tu comptes faire comment pour l’attraper, je demande. Sauter ?
  • Tu vas m’aider à déplacer un fauteuil, puis tu grimperas dessus.
  • Moi ? »
Il ne daigne même pas me regarder, il se dirige vers un fauteuil. Je suis bien obligé de l’aider. Quand le fauteuil est bien stable, en dessous de l’étagère, il me fait signe de grimper. C’est là que je reconnais son côté « membre de La Bande ». Donner des ordres, sans même se demander si ils vont être suivis ou pas.
Je suis en équilibre sur le dossier du fauteuil. Une chance que je sois petit et léger, sinon je basculerais. J’attrape la fameuse boîte. Elle est lourde, et pas seulement parce qu’elle est en métal. Je la passe à Galeux, puis je redescends. Galeux ouvre la boîte, et je manque de pousser un cri de joie. Les bijoux ! Ce sont bien les bijoux !
Nous cherchons les autres dans la baraque. Que c’est grand, ici. Un vrai labyrinthe. Je manque de me cogner à Pisteuse, qui me flanque un coup de coude dans la côte. Galeux explique qu’on a trouvé les bijoux, puis il donne la boîte à Lefeu. Il l’ouvre, la referme, puis hoche là tête avant de se diriger vers l’office. Signe qu’on en a assez, qu’on peut partir.
À la queue leu leu, nous marchons derrière Lefeu. Il chuchote :
« Canon, tu sors en premier, puis Galeux, Pisteuse, et le gamin. Je sors en dernier. »
Je suis de près Pisteuse. Je suis impatient de sortir à l’air frais. Enfin, c’est mon tour, j’enjambe le rebord. Ce n’est pas très haut, je n’ai qu’à me laisser glisser pour arriver sur les pavés. Pisteuse, Galeux et Canon sont déjà là, pétrifiés. Je me demande ce qui se… Soudain, je réalise. Des flics ! 

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