Chapitre 3 (Vision)

Chapitre 3 de "Vision". Bonne lecture ! 

Chapitre 3

Mais non, Lise, qu’est-ce que tu racontes ?!

Je me mets à penser n’importe quoi. Comme si je pouvais voir ce que voient les gens à cause de cet accident.

Mais pourtant, ça colle… Avant cet accident, je n’avais pas ces espèces de visions. Enfin, quand je dis ces visions, je n’en ai eu qu’une…

Je ne sais pas si j’espère en avoir d’autres. C’est tellement bizarre…

Maman et Papa doivent se demander pourquoi Liz est partie comme ça. Pfff… Je suis nulle. J’aurais du être plus claire. Plus douce, aussi. Mais c’est elle qui ne m’a pas crue !

Je descends. Je ne veux plus rester seule dans ma chambre. Le silence m’oppresse.

Papa est dans la cuisine, il discute avec Maman. Elle prépare un couscous, il range la vaisselle propre. Moi, je tire une chaise de sous la table et je m’assieds. Personne ne dit rien. Rien que les bruits de la cuisine. Je ne sais pas comment engager la conversation.

« Eh bien, Lise, on peut dire que tu l’a échappée belle.

• Ouais. J’ai eu de la chance. »

Et ça s’arrête là. Bon, allez, Lise, dis quelque chose d’intéressant !

« Euh… Je pourrai aller à l’école demain ?

• Oui, ma puce, me répond Maman. Ce n’est pas une déformation du… euh…
• Du cortex visuel primaire, lui souffle Papa.
• Ah, oui, ce n’est pas une légère déformation du cortex visuel primaire qui va t’empêcher de travailler !
• Non, c’est vrai. Donc j’y vais demain ?
• Oui. »

Bon, ce sera l’occasion de me réconcilier avec Liz. Mais j’ai peur d’être observée par tout le monde quand je vais arriver… Oh, je verrai bien !

* * *

Je m’en veux un peu de m’être énervée contre ma meilleure amie. Bien sûr que ça peut paraître tout à fait bizarre ce que je lui racontais. C’est normal qu’elle ait douté de mes paroles.

Soudain, j’ai envie de me faire pardonner tout de suite. Je ne veux pas attendre demain. Je me précipite sur mon téléphone et j’appelle Liz.

« Duuuuuuuuut… duuuuuuuuut… duuuuuuuut… duuu…

• Allo ?
• Oui, euh, coucou Liz.
• Ah, c’est toi… Salut.
• Je… Tu n’es plus fâchée ?
• Bof. Je te pardonne de m’avoir crié dessus. Mais c’était quoi ce que tu me racontais ? C’était vraiment bizarre !
• Oh, rien. Tu…
• Tu peux venir chez moi ? Enfin, il est quelle heure… 16 heures 34. Alors, tu viens ?
• Euh, oui. Juste le temps de prévenir mes parents.
• Allez, à tout de suite alors !
• Oui ! »

Je raccroche et je dévale l’escalier. Je préviens Papa et Maman, j’embrasse le ventre tout rond où dort mon prochain petit frère, puis je pars.

Liz habite tout près d’ici. Deux rues et un carrefour, c’est tout. C’est vraiment une chance qu’elle habite si près !

Je suis tellement soulagée qu’elle ne soit plus fâchée… Je n’aime pas les disputes encore moins avec Liz. Ah, voilà sa maison.

Je sonne.