Chapitre
4
À
quoi sert cette Spécialité ?
Nil
prolongea sa petite sieste jusqu’à la nuit, au cours de laquelle
il dormit profondément et rattrapa son sommeil en retard… Car
l’avant veille, il était tellement excité à l’idée de
recevoir une Spécialité qu’il n’avait presque pas dormi de la
nuit. Nil se retourna dans son lit, comme pour tourner le dos aux
énigmes qu’il devait résoudre. Il ne pourrait ouvrir son dernier
cadeau que s’il comprenait pourquoi le fiovela lui avait donné
cette Spécialité là, et à quoi elle pourrait lui servir…
Le jeune garçon se leva, s’étira, pris deux galettes de
royas posée sur la table et sortit. Mia dormait encore, à côté de
Roy. Celui-ci, sentant l’odeur des galettes, se réveilla en
pointant le nez vers le haut. Il sauta du sac et rejoignit Nil, qui
lui donna sa part. Les deux jeunes, garçons et animaux, furent
complètement réveillés par le soleil matinal. Stë se dirigea vers
eux, à pas rapides. Nil sut qu’il l’attendait, impatient de
connaître sa Spécialité. D’ailleurs, il lui demanda, d’une
voix méfiante et moqueuse en même temps :
- Toi, en tous cas, ça aurait du être « Devenir intelligent » !
- Humf… Bon, dis-moi ce que c’est et montre-le moi, crétin !
- Je peux me réduire.
Et
tout de suite, il se réduit jusqu’à la taille minimale sous les
yeux de Stë. Celui-ci cacha très vite son ébahissement et se
moqua :
- C’est bien, comme ça, je vais pouvoir t’écraser plus facilement !
- Pfff ! Ce que tu peux être débile !
Et,
sur ces mots, Nil se ragrandit et tourna les talons. Il comptait
aller voir le fiovela pour avoir des indices sur les raisons de cette
Spécialité. Il passa devant un groupe d’enfants de cinq ans qui
jouaient, une vieille dame, et un jeune homme immense. Il remarqua
qu’il ne regardait plus les gens de la même manière qu’avant.
Avant, il souriait en voyant les petits, disait bonjour à la vieille
et était impressionné par la taille de l’homme. Maintenant, il
essayait de deviner quelle Spécialité aurait chaque enfant, il se
demandait si la vieille dame avait encore la sienne et si la taille
de l’homme était en rapport avec sa Spécialité. Enfin, Nil
arriva à la petite cabane de torchis et de bois du fiovela. Il ne
toqua pas à la porte, pour la simple raison qu’il n’y en avait
pas. Il appela. Personne. Il se permit de passer sa tête dans
l’obscurité. Il n’y avait personne. Juste le vent tiède d’avril
soufflant dans la cabane.
- « Bon. Je fais quoi ? », questionna Nil, à l’attention de Roy.
Bien
entendu, le jeune rongeur ne répondit pas.
- « Eh, mais le fiovela ne dort et ne mange surement pas dans cette minuscule cabane ! Il doit avoir une autre hutte pour y vivre ! » s’exclama le jeune garçon.
Il
alla questionner la vieille dame qu’il avait croisée pour savoir
si elle connaissait la cabane du fiovela. Elle lui indiqua une grande
cabane, mais qui paraissait toute petite car elle était assez loin.
Nil remercia la vieille en se retenant de lui demander si elle avait
toujours sa Spécialité. Le garçon marcha assez vite, les cheveux
dans les yeux, suivi du jeune youm. Ils arrivèrent enfin chez le
sorcier. Roy, ne se gênant pas, entra dans la cabane et chipa une
galette. Nil le poursuivit en le grondant, mais le fiovela lui
demanda, en riant, de laisser faire l’animal. Le jeune garçon et
le vieil homme s’assirent, face à face. Nil remarqua que les
chaises étaient en bois de népiléa. Il prit la parole :
- Je sais pourquoi tu es ici ! Tu viens pour des réponses !
- Oui… Je ne comprends vraiment pas pourquoi vous m’avez donné cette Spécialité… Et, j’ai une autre question…
- Une chose à la fois. Essaye d’abord de répondre à ta première question.
- Moi ? Euh… Parce que… À cause de mon entourage ? C’est Mia qui m’a dit ça…
- Elle a peut-être raison…
- Ce serait à cause de… De Mia ? De Roy ?
Le
jeune animal leva la tête en entendant son nom. Puis, il se remit à
engloutir ses galettes.
- Un peu des deux, mais en particulier de Roy, et aussi du fait que tu aimes aller en forêt. » répondit le fiovela.
- Ah ? Quel rapport ?
- Tu peux te faire tout petit pour observer la nature. Et pour Roy… Tu pourrais être encore plus proche de lui que tu ne l’es maintenant.
- Comment ?
- En montant sur son dos et galopant avec lui.
- Mais c’est impo…
Nil
s’interrompit. Il venait de comprendre.
- Vous voulez dire… En me rétrécissant ?
Le
sorcier ne répondit pas, mais il sourit. Nil, lui, ne sourit pas :
il éclata de rire. Quand il eut se reprit, il demanda :
- Alors, je peux ouvrir mon cadeau ?
- Vas-y ! C’est en rapport avec ta Spécialité. Je n’aurais pas du te dire la réponse mais tan pis…
Nil
sortit en courant. Il se perdit un peu dans le Tîî avant de
retrouver sa cabane. Il interrogea Mia, presque en criant, sur la
cachette du cadeau. La jeune femme lui indiqua un petit trou dans le
mur. Nil prit le paquet et retourna chez le fiovela. Il retrouva,
sans trop de mal, la maison de celui-ci. Le sorcier l’attendait
devant sa maison, tortillant sa barbichette.
-
Tu devrais voir ta tête : on dirait que tu vas bientôt être
fait roi de ce pays ! Bon, allez ! Ouvre le, ce fameux
cadeau.
C’était
un ordre. Nil fut un peu indigné, mais comme c’était ce qu’il
attendait depuis longtemps, il obéit et déchira l’emballage. Un
petit objet y était emballé. C’était en fait une toute petite
selle, finement taillée dans du cuir de maoké1,
teinte en bleu et doré. Nil la regarda un moment, puis la pris en
main. Il se rappela alors le jour où il avait rencontré Roy et
comment il l’avait pris tout doucement. Il prenait cette selle
exactement de la même manière. Le youm en question dut s’en
rendre compte, car il s’approcha de Nil et bouscula un peu la
petite selle. Nil en profita pour, vite, la lui mettre sur le dos. Le
petit animal, sursauta, se tortilla et s’échappa des mains du
garçon, la selle sur le dos. Nil regarda le sorcier : celui-ci
n’avait pas l’air ravi… Il lui expliqua, en ouvrant à peine la
bouche, qu’il comptait sur Nil pour être doux avec son ami, et ne
pas le considérer comme un animal domestique. Roy avait une
personnalité et des envies, pas toujours les mêmes que celles de
Nil. Il fallait lui demander la permission avant de lui passer la
selle. Le garçon retira la selle du dos du jeune youm et lui
demanda pardon, en le caressant. Puis, Nil interrogea Roy du regard,
pour savoir s’il pouvait la lui passer et monter sur son dos. Le
jeune rongeur lécha lui lécha la main et tendis son dos…
1Un
maoké est un équidé ressemblant à un poney sans queue, de
couleur vert kaki. Son cuir est très solide et résistant, mais
très fin.
Bien ! Welly, peu de grandes descriptions mais une histoire facile à suivre mais surtout accrocheuse !
RépondreSupprimerMerci, j'essayerai de m'améliorer et de faire un peu plus de descriptions...
SupprimerDe rien et fais cela si tu le peux oui, mais sache que tu écris très bien tout de même ok ☺ ?
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