mercredi 16 janvier 2013

Chapitre 2 (Le voleur)


Chapitre 2 de mon texte "Le voleur". Bientôt le 3 !!!


2


Oh là ! J’ai dormi trop tard. Les fenêtres sont tellement sales que le soleil ne passe plus bien. Alors je ne sais pas quand il fait jour. Bon, voyons… Un petit déjeuner. Je n’ai pas envie de sortir. Allez, vas-y, moi-même.
Je suis dehors, il fait encore frais. Brrrr ! Pourtant, on n’est qu’en début d’automne. Bon. Je dois trouver de quoi manger. Pas question de retourner chez le boulanger d’hier. Dès que j’entrerais, il me chasserait à coup de rouleau. Le marchand de fruit et légume, je l’ai volé quand la dernier fois ? Euh… Avant hier. Oui, c’est trop récent. La pâtissière ? Oui, ça c’est une bonne idée, ça fait longtemps que je ne lui ai pas rendu visite. En plus, il y a du monde dans sa boutique. Parfait. Pardon monsieur, pardon madame… Je suis venu pour voler mon petit déjeuner. Ho, ho ! Le panier de chouquettes est hors de vue de la vendeuse. Et, hop, trois ou quatre chouquettes dans ma sacoche. Tiens, une grosse dame qui fait la queue. Elle n’est pas très attentive. Et, youp-là, son porte-monnaie atterrit aussi dans ma sacoche. Mes courses son finies !
Je sors de la pâtisserie en rigolant. C’est drôle comme les gens sont inattentifs. Je m’amuse ! Mmh, délicieuses, ces chouquettes. Un peu de sucre, ça fait du bien.
Ma journée a commencé.


* * *
Midi. Il est bientôt midi. Il fait plus chaud que ce matin. Je me demande ce que je vais faire… Ah, je sais ! Je devais voler des bougies pour m’éclairer le soir. Oui, mais chez qui les voler ? Bonne question.
Je cherche une boutique qui vendrait des bougies, quand quelqu’un m’agrippe le bras. Ça me fait sursauter. Je me retourne d’un coup, un peu trop brusquement. Ah, ouf, ce n’est qu’un garçon de La Bande. Il a l’air d’être un peu plus vieux que moi. Quinze ans peut-être ? Il me fait signe de le suivre. C’est ce que je fais, bien sûr. Il m’entraine dans une ruelle, une qui irait très bien pour ma ruse. Une sombre et puante, avec des rats. Une qui donne seulement sur des arrières de maisons, sans fenêtres. Le garçon à l’air pressé, il parle vite.
« Tu veux gagner de l’argent facilement ?
  • Si je te dis oui, je suis obligé de vous suivre à vie ?
  • Euh… Non, non. On a juste besoin d’un petit maigrichon comme toi. Mais après, on te laisse.
  • Alors oui, mais explique moi.
  • C’est des riches. Ils viennent d’emménager là-bas. Une grande maison. Comme ils sont nouveaux, ils ne nous connaissent pas, ils ne feront pas attention. On cambriole demain soir. Alors, c’est d’accord ?
  • Ouais. C’est d’accord. Rendez-vous où ?
  • Au deuxième quartier général de La Bande. À 22 heures.
  • J’ai pas de montre.
  • Euh, bah… T’écoutes l’église. Arrive pas en retard, le chef de La Bande aime pas attendre ! »
Je ne réponds pas. Il m’observe quelques secondes, puis il part. Je ne m’attarde pas plus longtemps dans la ruelle : je ne tiens pas à rencontrer des rats.
J’ai bien fait de refuser, quand on m’a proposé de faire partie de La Bande, il y a deux ans. La Bande, c’est un grand groupe de jeunes, qui ont entre sept et seize ans. Tous des voleurs. Le chef, je l’ai jamais vu. Mais sûrement que ceux qui sont dans La Bande l’ont vu. Tout ça est très bien organisé. Ils doivent être une centaine. Ils ont au moins cinq quartiers généraux. Ils gagnent beaucoup d’argent. Mais les membres n’ont pas l’air heureux. Je me demande ce que leur fait le chef… En tous cas, j’ai bien fait de ne pas accepter d’en faire partie.
Demain soir, je participe à un cambriolage. Bien sûr, j’en ai déjà fait pleins seul, mais ce n’est que mon deuxième sous les ordres de La Bande. Ils font appel à moi parce que je suis mince comme un petit enfant, mais je réfléchis comme un adolescent de treize ans, puisque j’ai treize ans. Donc je peux me glisser dans des endroits étroits, mais une fois sur place, je ne suis pas complètement perdu. Et j’ai plus de sang froid. Sans me vanter, je pense que le chef a dû être déçu quand j’ai refusé !
C’est une chance qu’ils m’aient donné rendez-vous au quarter général numéro deux, parce que c’est un des seuls que je connais. Je connais le un, le deux et le quatre. S’ils m’avaient donné un autre, je ne sais pas comment j’aurais fait.
Bon, je vais faire un tour avant de rentrer, peut-être que le garçon m’observe encore… Et il ne faudrait pas qu’il découvre ma « maison », sinon il préviendrait La Bande, et ils s’en serviraient de nouveau quartier général. Je refuse qu’on me pique ma maison ! Et puis, ça ne peut pas me faire de mal, une petite ballade !
* * *


Il est 22 heures. Demain, soir à la même heure, je devrai être au deuxième Q G de La Bande. Je suis impatient. Même si j’ai un peu peur, je trouve les cambriolages palpitants. Bon allez, je dors. Oups, j’ai oublié de voler des bougies, aujourd’hui. Tant pis !


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