Ce titre n'est peut-être pas définitif. J'ai pris celui-là, faute de mieux.
Bonne lecture !
Chapitre 1
Où je suis ? Bonne question. Je ne me souviens de rien. Rien du
tout.
J’ouvre les yeux. Tiens, une dame. Blonde, cheveux mi longs, nez pointu...
Ah, mais oui ! C’est Maman. Ça y est ! Je me souviens !
Je pense que j’étais en train d’attendre à un feu rouge. Le petit bonhomme
rouge me narguait, de l’autre côté. Enfin, le vert a pris sa place, et je me
suis engagée sur le long passage piéton, en même temps qu’une vieille dame et
un jeune homme. Il marchait vite, elle marchait comme un escargot. J’étais au
milieu e l’avenue, quand j’ai entendu la mamie crier derrière moi
« Attention ! ». Je me suis retournée et je l’ai regardée,
surprise. Je n’ai pas eu le temps de lui demander pourquoi elle avait crié :
quelque chose m’a percutée, j’ai crié, ou peut-être que je n’ai rien dit. Je
suis tombé par terre. La douleur est venue après. Quand je me suis rendue
compte de ce qui m’arrivait. Ma tête me faisait horriblement mal. J’avais envie
d’hurler. Puis, je ne me souviens plus.
« Ah, ma chérie ! Tu es réveillée, quel bonheur ! J’ai eu
peur, tu sais.
-
Qu’est ce qu’il s’est passé, Maman ?
Après que je sois tombée…
-
Un jeune homme m’a raconté. Tu
t’es évanouie, et le feu est passé au vert. Mais…
-
C’est une moto qui m’a
percutée ?
-
Oui. Et c’est le conducteur de
la moto qui m’a tout expliqué. Si tu veux bien, je vais le chercher.
-
Hm. Vas-y. »
Elle se lève de sa chaise, me souri, et elle part, en refermant doucement
la porte.
Bon. Je suis dans une chambre d’hôpital, j’ai été renversée par une moto,
et… hein ? Mais je n’ai pas de bandages ! Je me suis sûrement ouvert le
crane, et personne ne fait rien ? J’aimerais des explications !
Un jeune homme aux cheveux très noirs entre, suivi de Maman. Il me sourit.
Il a l’air gêné. Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit, il commence son
discours.
« Je suis vraiment désolé, mademoiselle, je, je… Je ne l’avais pas vu,
ce feu ! Je suis vraiment navré. Je n’aurais pas du foncer si vite, au
milieu d’une grande avenue comme ça. Excusez moi, je…
-
Oui… Bon, sinon, moi, c’est
Lise.
-
Marc. Je… Je ne sais pas comment
me faire pardonner.
-
Dites moi ce que j’ai, alors !
C’est quand même le comble que le malade soit le dernier informé, dans ce
maudit hôpital !
-
Lise ! Le monsieur n’en
sait rien, enfin ! Monsieur Marc, voulez vous trouver un infirmier et le
faire venir à la chambre 169 ?
-
Oui, oui, bien sûr, j’y
cours ! »
Une femme à petites lunettes
et avec un dossier sous le bras entre dans la chambre quelques minutes
après. Elle nous sourit à toutes les deux, et s’assieds sur le bord de mon lit.
« Ma chère Lise, je te rassure toute suite, tu n’as rien de grave.
-
Ah oui ? Et ma tête qui me
faisait horriblement mal, c’est rien, peut-être ?
-
Ne t’inquiètes pas. Tu n’as
quasiment rien.
-
Quasiment ?
-
Oui. Une légère déformation du
cortex visuel primaire, mais ça ne t’empêchera en rien de continuer ta vie
normalement.
-
Mais qu’est-ce qu’il s’est
passé ? Pourquoi j’ai eu mal alors ?
-
Tu es tombée sur l’arrière de la
tête, ce qui a entrainé une secousse de ton cerveau. C’est le choc qui t’a fait
mal. Mais je t’ai dit, rien de grave. La moto avait commencé à freiner avant de
te percuter.
-
Mouais. Je pourrais sortir quand
d’ici ?
-
Après demain, si tout va bien.
-
Et si tout ne va pas bien ?
-
Tout ira bien. »
Elle est partie, comme ça, en me laissant avec ma mère et ma « légère
déformation au cortex visuel primaire ». Sympathique, l’infirmière.
* * *
Enfin, je rentre chez moi. Mon délit de deux jours est fini. Ouf !
Je vais pouvoir retourner à l’école et voir Liz. Je l’avais prévenue par
téléphone, mais elle n’a pas pu venir me voir à l’hôpital.
Liz, c’est ma meilleure et seule amie. Elle et moi, on se connaît depuis la
première secondaire. Trois ans qu’on reste ensemble, collées l’une contre
l’autre. Mais elle est formidable. Bon, je me dispute souvent avec elle, mais
c’est normal. Je suis enfant unique, elle est comme ma sœur de cœur.
Le hasard a bien fait de nous mettre dans la même école. C’est drôle, on a
le même prénom. Juste pas la même orthographe.
Lise, Liz.
Je suis dans la voiture, au fait. C’est mon père qui est venu me chercher.
Je sais qu’il a eu peur pour moi, mais il ne veut pas le montrer. Il fait
semblant d’être concentré sur sa conduite, chose bien plus importante que moi.
Mais de temps en temps, il me regarde du coin de l’œil. Hé, hé, hé, Papa !
Je t’ai vu, Lustucru !
Ah, enfin, on arrive. Yes ! Ma petite maison ! Ma petite
chambre !
J’ai l’impression de jouer dans un film. Le père qui ramène la fille à la
maison, la mère enceinte qui attend sur le pas de la porte, et… Et l’amie qui
se faufile entre la porte et la mère !
Liz !
Je me vois. Incroyable. Une
adolescente aux cheveux lisses, bruns clairs. Mon père est à côté. Il vérifie
que la voiture est bien fermée. Je cours, je me rapproche de la fille qui me
ressemble si fort, et je lui saute dans les bras. Je ne la vois plus. J’ai la
tête par dessus son épaule. Je vois la maison de l’autre côté de la rue, dont
les fleurs aux fenêtres sont presque fanées.
Je relâche Liz que j’ai serrée si fort. Que s’est-il passé ? Pourquoi
je me suis… vue moi-même ? C’est impossible ! Et… La maison que j’ai vue… C’est celle des voisins d’en face !
La tête me tourne. Je prétexte un pipi pressant à Liz, et je cours m’enfermer
dans les toilettes.
Je suis assise sur la cuvette, et je ne comprends rien. C’est impossible.
Impossible. Je ne peux pas me voir moi même… Mon reflet dans le miroir devant
moi me fait réfléchir.
Le miroir réfléchit mon image, et moi je réfléchis.
Si je me suis vu moi même, et que je me suis approchée de ce « moi
même » en courant comme Liz l’a fait… Ça veut dire que je vu ce que mon
amie voyait ! Non, c’est irréaliste. Mais c’est pourtant la vérité…
J’ai vu par ses yeux !
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