Ici l'histoire d'un voleur, d'un voyou. Les temps modernes, à Londres.
Je publierai cette histoire par chapitres. Voici le premier.
Dites moi si il y a des fautes (anachroniques ou de grammaire) !
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1
Il va bientôt m’avoir ! Je cours de plus en plus vite. Vite, vite ! Une ruelle, enfin. J’ai de la chance. Je m’engouffre dedans en vitesse. Ça pue. Une odeur d’excréments et de pourri. Berk. Mais ça n’arrête pas mon poursuivant …
J’ai l’impression qu’il ne renoncera pas. C’est pourtant pas grand chose, ce que j’ai volé. Une brioche. Qu’est-ce que ça peut lui faire, après tout ? Il en vend des centaines chaque jour. Alors une dont il n’aura pas reçu l’argent… Mais bon.
Mais c’est pas possible, il ne me lâche pas ! La ruse de la ruelle n’a pas marché, il faut que j’essaye autre chose. D’habitude ça marche, avec les autres. Bon… Une autre ruse, vite, je commence à m’essouffler.
Le marché ! Mais oui, c’est ça ! Je cours plus vite, usant de mon souffle. Je me faufile entre les gens, la brioche dans les bras. Des gens « distingués ». Je suis mince et petit, c’est un avantage. Le boulanger qui me poursuit ne parvient pas à se glisser comme moi dans la foule. Il est trop gros, il les pousse, ça le ralentit.
Parfait, je l’ai semé. Et j’ai toujours ma brioche. Ouf, je suis crevé. Je marche jusqu’aux quartiers moins « chics ». Je préfère les faubourgs. C’est plus mon monde. Dans les quartiers des gens riches, je me sens mal à l’aise, pas à ma place. C’est pour ça que je n’y reste pas longtemps. Juste le temps de voler quelques petites choses…
Heureusement, moi, j’ai une maison. Si on peut appeler ça comme ça. Beaucoup de gens comme moi n’ont pas de vraie maison. Je suis un voyou, un garnement, un voleur, un gamin des rues, je ne sais pas comment nous appellent les gens. Peu importe, je suis moi.
Et voilà, j’arrive enfin chez moi. Mon chez-moi. Je passe par la grille d’aération de la cave. Enfin, le trou où était la grille avant que je ne l’enfonce. J’habite dans une ruine de maison. Elle n’est pas encore trop écroulée, on peut y vivre. Je préfère largement vivre ici qu’à la rue. J’ai de la chance de l’avoir trouvée, cette baraque. Si j’ai bien compris, le propriétaire de cette maison est mort, et il n’avait pas d’enfants, seulement des nièces. Personne ne pouvait hériter. Le notaire a essayé de la vendre, sans succès. Il a vendu le mobilier, mais la maison était trop en ruine, personne ne la voulait. Il a abandonné. Moi, je la trouve très bien. Elle est absolument vivable. Enfin, pour moi.
Bon, alors, cette brioche… Complètement écrasée. Je n’aurais pas dû la serrer si fort. Je sors mon canif. Un magnifique canif dont je suis très fier. Je l’ai piqué à un étranger, dans la rue marchande. Superbe couteau. Je ne m’en sers que pour la nourriture ou les serrures. Je pourrais menacer les gens, mais après, ils me dénonceraient à la police. C’est bien plus pratique d’être pick-pocket. Ou cambrioleur, au choix. Pour que les gens ne me voient pas. Sauf aujourd’hui, où le boulanger m’a vu.
Et voilà, ma brioche est coupée. C’est un peu de la bouillie, mais c’est bon quand même. Miam, elle est tout fraiche. Ça fait du bien. Je n’avais pas mangé hier soir.
C’est dommage, dans cette vieille baraque, il n’y a plus aucun appareil qui marche. J’aurais pu voler de la viande fraiche ou du poisson, si le four chauffait. Tant pis.
Ah, j’ai la belle vie, quand même. De la brioche plein la bouche, quatre murs autour de moi, assis sur un vieux plancher, et un magnifique couteau en poche. Que demander de plus ?
Des parents, peut-être. Oui, ce serait bien. Mais c’est un luxe, une vraie gâterie. Pas pour moi. Je ne sais même pas comment ils étaient. Ils m’ont abandonné à la naissance, je pense. Ils devaient être trop pauvres pour me garder. Ou peut-être que j’étais un enfant involontaire. Un bébé non voulu. Je ne sais pas. Je m’en fiche un peu. Par contre, je ne sais pas comment j’ai survécu, seul, dans la rue, tout petit bébé. J’ai un vague souvenir de vieille dame me donnant à manger… Oui, c’est ça, une inconnue a dû me trouver dans la rue, et elle m’a gardé. Jusqu’à qu’elle meure. Si je suis ici depuis deux ans, dans cette maison, et qu’avant j’étais à la rue depuis quatre ans… Elle doit être morte quand j’avais six ans.
Donc voilà, bref. Je suis orphelin. C’est comme ça. Je ne sais même pas comment je m’appelle. Mes parents ne m’ont pas donné de nom. Et je pense que la vieille non plus. Elle me donnait des petits noms, des surnoms. Mon chou, mon lapin, mon biquet, mon coquin, mon chaton, mon poussin… Ridicule. Faudrait un jour que je me trouve un nom. Mais bon, c’est pas urgent.
Je sais pas trop quoi faire… Je ne peux pas vider les poches des gens à longueur de journée. Je m’occupe comme je peux. J’aménage ma maison. La semaine dernière, j’ai piqué une couverture à un marchand. En hiver, elle me servira à me réchauffer. Pour l’instant, je m’en sers de matelas. Je joue à des jeux de hasard, aussi, quand je m’ennuie. Je parie contre moi même. Je sais plus ou je les ai trouvés, ces dés. Peu importe.
J’adorerais avoir un animal. Un chien. Ça serait tellement bien ! Un labrador qui me tiendrait compagnie. Je me sentirais un peu moins seul.
* * *
La nuit commence à tomber. Il faut que j’aille fermer le trou d’aération. Je ne voudrais pas que quelqu’un entre chez moi quand je dors. J’ai trouvé un moyen. J’ai pris des planches complètement moisies, dans le fond de la cave. Elles ont à peu près la même couleur que le mur. Et en plus, comme cet endroit est toujours dans l’ombre, personne ne voit l’ouverture. À part moi, parce que je le sais.
C’est bon, tout est fermé. Je suis enfermé mais protégé. Ah ! Je vais bien dormir. Une bougie ne serait pas de trop… Il faudra que je pense à en voler.
Bonne nuit, moi.
À SUIVRE...
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