Chapitre 21
La voiture de John roulait à toute allure
dans la plaine aride. Hovan, Nil, Elena et Mia. Ils étaient tous là. Dans un
petit quart d’heure, ils arriveraient. Elena semblait anxieuse. Savoir qu’elle
approchait du village qu’elle avait fui il y a des mois avec Nil ne la
rassurait pas vraiment. Celui-ci lui jeta un regard rassurant en souriant. Elle
soupira. Que ferait-elle une fois là-bas ? Et si ça ne marchait pas ?
Soudain, la voiture s’arrêta. Elena releva
la tête. Ils étaient assez loin du village, mais de là où ils étaient, ils
pouvaient l’apercevoir. Rien ne semblait avoir changé. Tous descendirent du
véhicule dans un silence de plomb et observèrent le village. - C’est ici, murmura soudain Elena.
Allons-y.
Nil l’épaula pour l’aider à marcher et au
bout de quelques minutes acharnées, ils se rendirent compte qu’ils étaient
vraiment près. Hovan arrêta le groupe et annonça : - Je pense qu’il vaut mieux que ce soit
moi qui aille à la rencontre des habitants, ils ne me connaissent pas. - D’accord, acquiescèrent les autres.
Il dépassa finalement les premières
maisons, l’excitation au maximum. Pour l’instant, il n’y avait personne pour le
voir, mais il perçut du bruit et devina qu’il serait bientôt repéré. En effet,
une femme sortait de chez elle, et en le voyant, se précipita vers lui.
–
Monsieur ? Vous venez de la ville ?
–
Oui.
–
Que faîtes-vous ici ? Demanda-t-elle avec un
mouvement de recul.
–
J’ai besoin d’aide.
La femme le scruta avec attention, puis lui
fit signe de la suivre. Elle le dirigea jusqu’à une petite hutte, sous les
regards intrigués des habitants. Ils entrèrent à l’intérieur, et Hovan put
apercevoir un homme assez âgé assis par terre. Il se leva et interrogea la
femme :
–
Il vient de la ville et dit avoir besoin d’aide.
–
Laissez-nous seuls.
–
La femme sortit, laissant Hovan seul avec le
vieil homme.
–
Je suis le chef de ce village, fit ce dernier.
Que vous arrive-t-il ?
–
Je dois voir vôtre chaman.
–
Comment ? Je suis désolé, mais ce ne sera pas
possible.
–
Et pourquoi ?
–
Il est fou, soupira le vieux.
–
Je m’en fiche, s’interposa Hovan. C’est une
urgence.
Ah bon ? Mais… pourquoi voulez-vous le voir ?
–
Je connais sa Spécialité et je pense qu’elle me
serait d’un grand aide.
–
Comment ?! Qu’avez-vous dit ? cria le chef. Une
Spécialité ? Vous vous êtes trahis tout seul ! Ce sont les Yottominn’s qui
appellent le Don la Spécialité ! Vous êtes un espion !
–
Comment ? Quoi ? Un espion ? Mais non, je…
–
Taisez-vous ! Que venez-vous faire ici
exactement ? Quel est votre nom ?
–
Je… je m’appelle Hovan, balbutia le navigateur.
–
Hovan ? Ce n’est pas un nom en trois lettres. Ne
te moque pas de moi !
En entendant le vieux le tutoyer, Hovan
comprit qu’il ne lui portait plus aucun respect. Il passa discrètement sa main
dans sa poche sans la retirer. Il attendait le bon moment.
–
C’est la vérité ! Continua Hovan. J’ai besoin de
votre aide !
–
Sinon quoi ?
–
Je peux faire détruire votre village en un
claquement de doigts.
–
Co-comment ?
Hovan dégaina son revolver sur la gorge du
chef et durcit son regard comme jamais. Le vieux recula un peu et se mit à
trembler. Puis il hocha la tête. Hovan enleva le revolver de la gorge, sans le
ranger. Le chef sortit de la hutte, suivi par le navigateur. Gagné.
Elena s’était assise par terre, fatiguée.
Cela commençait à faire longtemps qu’ils attendaient. Soudain, deux silhouettes
se découpèrent à l’horizon. Nil s’approcha d’Elena en souriant. Hovan revenait accompagné
d’un vieil homme maigre aux yeux hagards ; le chaman.
Lorsque les deux hommes furent enfin à la
hauteur du petit groupe, Hovan désigna Elena au chaman. Celui-ci la fixa et
écarquilla les yeux. L’avait-elle reconnue ? Si oui, il ne le montra pas. Il
fit ce qu’il avait à faire et s’approcha de l’adolescente. Elena serrait la
main de Nil, anxieuse. Puis le chaman posa ses mains sur sa jambe handicapée et
ses mains passèrent de glaciales à tièdes. Une énergie nouvelle se diffusa dans
tout le corps d’Elena. Elle resta bouché bée. Elle sentait qu’elle allait
mieux. Il avait réussi. Ce que les médecins de la ville croyaient pouvoir
soigner en un mois avait été guéri en quelques minutes par son chaman.
Incroyable ! Le vieillard se releva, hocha la tête et fit demi-tour comme s’il
n’était jamais venu. Les remerciements du petit groupe ne l’atteignirent même
pas.
Puis Elena se leva. Prit la main de Nil. Et ils se mirent à
courir en riant. Plus rien ne les retenait.
Nil donna le dernier sac de provisions à
son frère qui le chargea sur le bateau. Le soleil était encore en train de se
lever, mais ils partiraient dans le quart d’heure qui suivait. Une boule au
ventre, Nil attrapa Roy et monta sur le pont. Aujourd’hui, il partait enfin. Ça
y est. Les derniers préparatifs terminés, Hovan détacha les cordes qui
retenaient le bateau au quai et donna ordre de déployer les voiles. Ils
levèrent l’ancre. Le bateau se mit à glisser sur l’eau. Elena arriva derrière
Nil et ils firent de grands signes à Mia et John. Les deux adolescents se
serrèrent l’un contre l’autre. L’île devint minuscule. Il faisait beau.
Ton texte est très bien écrit ! juste, "l’excitation au maximum" aurait pu être reformulé selon moi, mais c'est juste mon avis ! Et j'ai surtout aimé la fin...
RépondreSupprimerSinon, beau blog, et bonne continuation !