L'étrange vie de Nobody Owens

"L'étrange vie de Nobody Owens" de Neil Gaiman.
(Editions Albin Michel - Traduit de l'américain par Valérie Le Plouhinec - 305 pages) 

Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois. Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceint protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé.
Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux...

L'étrange vie de Nobody Owens est un roman enchanteur, noir, magique et profond. La grâce absolue de Neil Gaiman, de retour après son livre-culte, Coraline. 

Mon réumé

Après le meurtre de toute sa famille (ses parents et sa grande soeur), un jeune bébé est recueilli dans un cimetière, par des fantômes n'ayant jamais eu d'enfants de leur vivant. On le nomme Nobody Owens. Nobody, parce qu'il ne ressemble à personne du cimetière, et Owens car c'est le nom de ses parents adoptifs. Nobody est protégé par Silas, une créature entre la vie et la mort. Il apprend peu à peu les choses que font les morts, comme l'Effacement, la Hantise et l'Effroi. Mais, à onze ans, sa soif d'apprendre va le pousser à sortir du cimetière et à aller à l'école. Fais profil bas et ne te fais pas remarquer, Bod. Ou le meurtrier de ta famille te retrouvera... et te tuera.

Personnages et caractères

Nobody Owens (surnommé Bod)

Il est bien représenté. On suit sa vie à un an, à cinq ans, à sept ans, à onze ans et à quatorze. Et chaque fois son ton et sa façon de pensée est assez bien en rapport avec son âge (sauf à cinq ans, je trouve). Il a soif d'apprendre, de découvrir le monde et les vivants. Quand il va à l'école, il est émerveillé par tous ces gens autour de lui qui... respirent. Il s'aventure à la "terre non consacrée" et rencontre un bien gentille jeune fille qui a été brûlée vive, accusée d'être une sorcière. A cinq ans, il rencontrera sa première vivante, une jeune fille de son âge.

Mais, même en allant à l'école, il sera difficile pour Bod, de se lier aux vivants. Car, sans parents réels ni adresse plausible, sans téléphone ni télévision... Coupé du monde. Le pauvre !

Silas

Le tuteur de Nobody. (cette phrase traduite ne veut rien dire : "Le tuteur de personne" ^^)

Son protecteur. Il est toujours calme et posé. Ne montre jamais ses émotions. Il a solution à tout, fait des sacrifices pour Nobody, le protège, lui donnes toutes (vraiment toutes ?) les réponses à ses question, l'aide à apprendre les choses. Et essaye d'éliminer de meurtrier qui recherche Nobody. Silas est une créature entre la vie et la mort, très respectée dans le cimetière. Je trouve que ses manières et ses caractéristiques font penser à un vampire...

L'histoire

C'était une bonne idée, un enfant qui grandit dans un cimetière. Mais ce qui m'a intéressé, c'est surtout les contacts qu'a Nobody avec le monde des vivants. Avec une jeune amie, une fête, l'école, une tombe à fabriquer pour une sorcière... Je trouve que c'était ces contacts qui enrichissaient le livre. Surtout quand Nobody allait à l'école. Il ne connait pas les codes au sein du collège, essaye de s'interposer face à un racket... A ses risques et périls !

Ce qui m'a plu : justement, les contacts avec le monde des vivants, les caractères (bien vivants !) qu'ont les morts, le fait que Nobody aime le cimetière comme sa maison.

Ce qui ne m'a pas plu : je trouve que pour certains passages, Nobody est un peu passif, trop résigné. C'est son caractère, je sais, mais je l'aurais aimé un peu plus téméraire (je le préfère, par exemple, quand il pose pleins de questions ou qu'il fugue). Et une autre chose : je trouve que les parents adoptifs, les Owens, n'occupent pas une très grande place dans le récit. Pourtant, c'est eux qui ont insisté pour recueillir Nobody bébé dans le cimetière bien paisible.

Extrait :

L'air pensif, il examina Bod, petit garçon vêtu de neuf.

- Cela passe bien, on dirait que tu as vécu au-dehors toute ta vie.

Bod sourit fièrement. Puis le sourire disparut et il redevint grave.

- Mais, demanda-t-il, tu seras toujours là, Silas, n'est-ce pas ? Et je ne serais jamais obligé de partir si je ne veux pas ? 

- Chaque chose en son temps, dit Silas.

Et il n'ajouta rien de plus cette nuit-là.

Conclusion :