Chapitre 12
Je me lève en m'étirant. Je suis
encore tout ankylosé. Je me suis tellement recroquevillé sur moi même pour me
tenir chaud que j'ai l'impression de ne plus pouvoir me déplier. Bon, allons
marcher un peu pour nous réveiller !
Je marche dans la ville, mais je
ne daigne même pas regarder la pâtisserie. Je boude ! J'irai voir le
marchand de fruits et légumes ce soir, mais la pâtissière attendra.
Cela fait quelque temps que je
marche au hasard, quand un bras me tire. Je suis surpris, mais je me doute de
qui c'est. Oh, tiens, un gars de la Bande...
« Gamin, il faut que tu nous
aide !
–
Ah oui ? Eh ben vous pouvez toujours courir ! Quand vos membres
se font emprisonner, vous ne levez même pas le petit doigt pour nous
sauver ! Alors ne comptez pas sur mon aide.
–
Mais... Tu dois venir. Si je ne te ramène pas, le chef va me punir.
Et c'est un ordre !
–
Depuis quand vous donnez des ordres au gens ne faisant pas partie de la
Bande ? Oh, c'est parce que j'ai refusé de me joindre à vous, c'est
ça ? Vous faites comme si j'étais un des vôtres. Eh bien non, monsieur. Au
revoir et adieu. »
J'ai tourné les talons et je me
suis éloigné, assez content de mes répliques improvisées. Je l'ai bien remis à
sa place ! Et si il a peur de se faire punir, il n'a qu'à quitter la
Bande. Non mais !
* * *
Me voilà à errer dans les rues de
la ville. Ma petite ballade va durer la journée. Mais... où aller ?
Après tout, ce n'est pas si
désagréable. J'observe les gens qui se pressent alors que moi j'ai tout mon
temps. Mais mon ventre commence à gargouiller. J'ai faim ! Il me reste
encore quelques pièces de chez la tante de Canon. Je vais aller les dépenser au
marché.
Je marche devant les étalages,
certains jolis et colorés, d'autres appétissant, d'autres répugnants. Les
vendeurs me regardent d'un œil mauvais : ils ont peur que je leur vole
quelque chose. Mais non, figurez-vous que je vais vous payer en toute
légalité !
Je m'approche d'un marchant de
quiches et autres. Mmmh, ça sent bon ! Le marchand est occupé, mais il ne
me lâche pas des yeux. Je choisis une quiche au fromage. Je paye, je pars,
laissant le marchant à compter les pièces. Tous méfiants ! Mais qu'est-ce
que j'ai fait de mal ? Je me dépêche de m'éloigner de la place marchande.
Pfff !
Voilà que nous sommes
l'après-midi. Je vais aller voir si quelqu'un a répondu à mon annonce. Et
puis... j'irai quand même chez la pâtissière. On ne sait jamais, quelqu'un
aurait pu être intéressé chez elle aussi.
J'entre chez le marchand de
fruits-légumes. Avant même que je m'approche du comptoir, il me fait non de la
tête.
Déçu, je sors et me dirige vers
la pâtisserie. J'entre, il y une foule pas possible. C'est l'heure du goûter.
Je me faufile entre les gens et arrive à la caisse. La vendeuse m'ignore
quelques secondes, puis elle se tourne vers moi, l'air un peu gênée.
« Euh... Mon petit, je
m'excuse pour hier. Je n'aurais pas dû le prendre mal comme ça.
–
Moi aussi je...
–
Ah, j'ai une très bonne nouvelle pour toi ! Quelqu'un a répondu à ton
annonce ! Regarde le petit mot qu'il a laissé. »
Elle me tend un petit papier.
Encore plus gêné qu'elle, je dis d'une petite voix : « Je... je ne
sais pas lire. »
Elle me regarde, interloquée,
puis comprend. Alors elle me fait la lecture, laissant ses clients en plan.
« Il est écrit : Petit,
retrouve moi ce soir à sept heures devant la pâtisserie. J'aurai des
croissants, tu me reconnaîtras comme ça. Je t'expliquerai ce que j'attends de
toi. »
Je remercie la pâtissière et je
sors. Ce soir. C'est ce soir. La dernière fois que j'ai pensé ça, ça m'a amené
à un cambriolage risqué. Très risqué, au point d'aller en prison. J'espère que
cette fois, je ne file pas vers les ennuis.
Voilà que c'est l'heure du
rendez-vous. J'ai un mélange d'émotions dans ma tête. Trac, peur, stress,
soulagement, hâte, appréhension... Et s'il décidait de ne pas me prendre ?
Et s'il choisissait quelqu'un d'autre ? Je suis déjà devant la pâtisserie.
J'ai tourné autour pendant tout l'après-midi, de peur de rater le monsieur. Et
là, il n'y a personne. Je commence à douter qu'il viendra. Et si ?...
Un dame bien rembourrée
s'approche de moi, un paquet avec une bonne odeur à la main. Elle me tend un
croissant et me demande :
« C'est bien toi ?
–
Oui. Mais vous êtes...
–
Ben quoi ? Je n'ai pas dit dans mon message que j'étais un
homme !
–
Hm.
–
Tu veux venir travailler chez quelqu'un, donc ? Je suis la gouvernant
d'une grande maison, et j'ai bien besoin d'une aide. Mes maitres ont accepté
que je réponde à ton annonce. Tu serais d'accord pour m'aider ?
–
Euh... Oui, oui. Mais... j'aiderai à quoi ?
–
Oh, ne t'inquiètes pas, je ne vais pas t'épuiser. Tu m'aidera à cuisiner,
laver les vêtements, s'occuper des enfants et faire les courses. »
Je me retiens d'ouvrir grand la
bouche. Tout ça ? Mais je n'ai jamais fait de travail ménager ! La
dame, ne remarquant rien, continue :
« Alors, tu es
partant ?
–
Ben... Euh... Oui.
–
Très bien ! Alors va faire tes bagages, et rejoins-moi ici.
–
Mes bagages sont tous là, je dis en montrant ma sacoche.
–
Ah... Eh bien, allons-y ! »
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