mercredi 5 juin 2013

La chambre de l'ange

"La chambre de l'ange" de Gudule. (Éditions Nathan poche - 216 pages) 


Ma cousine Françoise avait l'air d'un ange.
Fanfan blondeur aérienne diaphane. Douceur céleste. Un corps de mannequin, une grâce de danseuse. Mon idole. Mon modèle inaccessible. Et pour cause : j'étais tout son contraire. Petite, brune, les traits ingrats. Sans parler de cette claudication qui me dotait d'une démarche de poupée mécanique... Du plus loin que je me souvienne, l'ange et la boiteuse étaient amies. Plus: inséparables. Attachées l'une à l'autre par un lien si puissant qu'il balayait nos dissemblances. Nous adorions qu'on nous croie soeurs ! Et pourtant... 




J'ai bien aimé ce roman. C'est au départ une autobiographie très caricaturée. En fait, ce qui m'a plu, c'est que cela se passe en Belgique (à Bruxelles) car j'habite à Bruxelles. Mais il y a  aussi que cela se passe dans les années soixante, quand les cours étaient encore donnés par les soeurs. Les parents de Rézi (l'héroïne) le surprotègent, à cause de la malformation de sa jambe, suite à une maladie. Et elle n'ose pas se révolter. Dès qu'elle passe du temps chez sa cousine adorée, ses parents la critique. Elle n'a vraiment aucune liberté ! Elle n'a jamais été au cinéma sans ses parents, doit toujours penser d'abord à ses parents, n'a pas le droit de mettre autre chose qu'une jupe droite... Et quand elle se plaint, sa mère la rabroue en lui disant "Tu devrais plutôt remercier le bon Dieu de t'avoir épargnée. Tu aurais pu mourir de cette maladie ! Alors, prie le bon Dieu et sois reconnaissant, au lieu de te plaindre comme une petite fille gâtée." Rézi n'a pas le droit de voir du monde le week-end, elle est dans une école non-mixte. Elle envie sa cousine, riche, avec tous les droits et une beautéeà couper le souffle. 

C'est la révolte sourde qu'éprouve Rézi qui m'a touché. Plus que les ébats amoureux de Fanfan et les aventures de son oncle. Je trouve les parents de Rézi vraiment... horribles ! Elle se fait gronder pour avoir mis un jeans ! 
Pour moi, un bon livre donne des émotions comme cela.
C'est seulement les tournants que prennent l'histoire, à certains moments, qui me dérangent un peu... Ça me parait tellement impossible. Mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé ce livre. J'avais envie de me révolter avec Rézi.


Conclusion : 6/10

2 commentaires:

  1. Ta chronique est très intéressante. Nuancée et complète :)

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    1. Merci beaucoup ! Moi, j'ai beaucoup aimé ton interview de l'auteur des "Effacés". Cela m'a donné envie de réessayer de lire le livre.

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