samedi 16 mars 2013

Chapitre 11 (Le voleur)

Chapitre 11








La dame est finalement revenue. Mais Betty a failli raconter à sa mère que j'avais volé dans le placard ! J'ai bien cru que j'allais y passer. « Maman, le garçon il a pris des flocons d'avoine pour... » je l'ai regardé, et elle a rectifié sa phrase : « Il a pris des flocons d'avoine pour me faire un bon goûter. »
La mère a souri, puis elle m'a donné 10£ pour mon service. Je suis vite parti avant que Betty ne finisse par cracher le morceau.
Maintenant, je marche dans une rue, loin, très loin de la maison de Betty. Je ne compte pas croiser la mère et sa fille une nouvelle fois.
Bon... Je dois trouver un autre petit boulot, histoire de passer le temps...
Je frappe à une autre porte. Elle s'ouvre, un très vieux monsieur me fixe, l'air méfiant. Et quand je commence à lui expliquer que je lui propose mes services, il me claque la porte au nez ! Sympa, le gars ! Merci beaucoup.
Je décourage un peu, mais je continue ma route. Je toque encore à trois porte, et c'est la troisième qui est la bonne. Un gros monsieur ouvre, et il me regarde, étonné.
« Que fais-tu ici mon garçon ?
  • Je voudrais vous rendre un service, pas trop long, histoire de gagner un peu d'argent...
  • Oh. Eh bien, euh... J'ai peut-être une idée. Viens, entre. Je dois partir pour un voyage d'une semaine, et ça m'embête de laisser ma mère toute seule. Tu ne pourrais pas... ?
  • Euh, mais... C'est long, une semaine ! Vous n'auriez pas moins ?
  • Alors, tu pourrais juste aller faire les courses pour moi, au marché.
  • D'accord ! Et... pour la récompense ?
  • 5£, ça te va ?
  • Oui. J'y vais.
  • Tiens, la liste des choses à acheter et de l'argent. Mais ne t'avise pas de garder la monnaie !
  • Mais... Non ! Bien sûr que non ! »
L'homme ne me regarde déjà plus. Pfff, qu'il est méfiant ! Enfin, c'est vrai que j'ai volé des choses, chez la dame. Je suis impoli. Je ne suis pas bien élevé.
On pourrait écrire un roman sur moi ! Je suis sale, impoli, mal élevé, moche, seul, méchant, voleur, voyou, gamin des rues, cambrioleur, pick-pocket, affamé, etc.
Tout ça. Mon petit moi contient tous ces mots, et aucun prénom.
Mes parents n'ont même pas pris la peine de me laisser le plus important. Un nom. Tout ce qui définit les gens ce sont leur nom. Et moi, je n'en ai pas. Je ne suis rien.
Je suis allé faire les courses pour le monsieur. Il m'a donné 5£, et je suis parti.
Là, je suis dans la rue. Je n'ai plus envie de travailler. Je n'ai pas aimé la façon avec laquelle le monsieur me regardait. Il avait l'air vraiment méfiant. Il me prenait pour un voleur. Enfin, c'est un peu ce que je suis... Mais justement, j'arrête ! Je cherche un emploi ! Et je suis sûr qu'il croyait que j'allais piquer deux ou trois billets dans son porte-feuille.
Bon, je vais aller au marchand de fruits-légumes puis chez la pâtissière. Peut-être que quelqu'un se sera déjà intéressé à mon annonce...
J'entre chez le marchand. Il me reconnaît de loin et me fait signe de venir au comptoir. Oh, c'est peut-être qu'il y a eu une réponse !
« Mon petit, rien pour toi aujourd'hui... Désolé. Mais plusieurs dames se sont intéressées à ton affiche. Elle sont sûrement allé en parler à leur mari. Reviens demain ! »
Je ne dit rien, je faie un petit sourire forcé au vendeur et je sors. Quelle déception !
Bon allons quand même voir à la pâtisserie, mais je doute qu'il y ait eu quelque chose.
J'entre, et ça sent bon les gâteaux tout chauds.
« Oh, mon petit, viens. Personne ne m'a parlé de ton affiche. Je sais, c'est dommage, mais les gens ne prennent pas des décisions comme ça. Je savais bien que tu n'aurais personne le premier jour. Si tu reviens demain matin, peut-être que...
  • Oui, oui, merci madame. Je reviendrai demain. Mais nous sommes déjà l'après-midi, plus personne ne va venir dans votre magasin ! Je ne peux pas revenir demain mat...
  • Eh, sois un peu poli ! Bien sûr que si, le gens viennent encore l'après-midi pour s'acheter un goûter ou un dessert pour ce soir. Allez, ouste, tu gènes les clients ! Reviens demain, je te dis. »
Je sors vite, vexé. Pff, quelle prétentieuse, celle-là ! Je ne peux rien dire sur ses ventes sans qu'elle parte, comme ça, au quart de tour !
Je retourne bien vite à mon bout de pâlissade. Je dois bien me résoudre à y dormir – pour cette nuit, en tout cas.


























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