Voici le premier texte que j'ai décidé de publier. C'est un des seuls qui est terminé. Je l'ai inscrit à un concours d'écriture dont le thème était le journal intime. Je n'aurai les résultats qu'en mars 2013...
Je publierai ce texte par morceaux, pour que cela facilite la lecture.
Journal de Mathis
Mathis, onze ans, des cheveux assortis aux yeux, bruns. Des pieds pointure quarante, un père, une mère. Et une vie…
Vendredi 18 septembre. 19 heures 27.
Marron…
Aujourd’hui, je me suis fait exclure du cours. Encore. C’est la troisième fois cette semaine. J’en ai marre.
C’était même pas de ma faute en plus ! C’est Solal qui a envoyé une gomme sur mon épaule. Tu voulais que je fasse quoi ? Que je lui sourie et la lui rende ? Non. Je l’ai fourrée dans ma trousse, et j’ai attendu. J’attendais d’autres tentatives de sa part, bien sûr. Il n’est pas du genre à abandonner, Solal. L’ignorer, ça ne marche pas. J’ai déjà essayé. Et puis, il a toute sa bande de copains toujours avec lui. Moi, je suis seul. Seul, seul, seul. Pas d’amis à l’horizon.
Le deuxième projectile n’a pas tardé à arriver. Sur ma joue. Il vise bien, Solal. C’était un papier roulé en boule. Je l’ai ouvert, plus par habitude que par curiosité.
«Sale noir, t’as rien à faire ici, rentre chez toi !»
Et d’autres insultes que je n’écrirai pas sur tes pages. Je ne suis même pas noir, je suis métis. Enfin, c’est ma mère qui est métisse, et mon père, il est blanc. Je suis “café au lait”, en fait.
Je me suis retourné et je lui ai renvoyé son mot. Dommage, je l’ai raté. Et la prof d’histoire m’a crié qu’elle ne voulait pas savoir ce que j’avais lancé, puis elle m’a ordonné de sortir. C’est ce que j’ai fait, bien sûr. La dernière chose que j’ai vue en fermant la porte de la classe, c’est la sale figure de Solal, illuminée, triomphante.
Donc bref, je commence à m’en faire. C’est pas juste.
Grand-père dirait “La vie n’est pas juste, Mathis, la vie n’est pas juste...”
Bon.
22 heures 02.
Violet…
Un jour, Nawel t’a lu. Nawel, c’était mon meilleur copain en primaire. Il se croyait toujours le plus fort, mais je l’aimais bien quand même. Maintenant, il est en internat. Je ne l’ai plus vu depuis qu’il est parti là-bas.
Donc, un jour, en primaire, mon meilleur copain est venu à la maison, et il t’a trouvé. Il a pouffé en voyant mon nom écrit sur ta couverture. Il s’est moqué de moi. Avant que je crie et te reprenne, il a eu le temps de lire quelques phrases. Sur le moment, je l’ai détesté. Dire que c’était mon meilleur ami… Mon seul ami, d’ailleurs. Dommage qu’il soit parti en internat. Il m’aurait défendu contre Solal.
Heureusement, Solal et sa bande, je les ai sur le dos seulement depuis cette année. En primaire, je n’étais pas avec eux.
C’est juste depuis ce jour, il y a quelques semaines. Le jour de la rentrée, en fait. Solal m’a immédiatement repéré. Le souffre-douleur idéal. Moi.
Et depuis, je me le tape tous les jours.
Bonne nuit.
Lundi 21 septembre. 16 heures 09.
Jaune…
Solal m’a encore embêté aujourd’hui… Il était avec Maxime et Laurent. Tous les trois, ils m’ont coincé dans un coin de la cour et ils m’ont insulté, pas trop fort pour que les surveillants n’entendent pas.
Ils ne m’ont pas touché, ils ne m’ont pas frappé. Mais ils ont quand même réussi à me blesser.
«Tu fais quoi ici, sale noir ?
- Tu devrais rentrer dans ton pays. Fous le camp !
- Ouais, fous le camp, on veut plus te voir ! Babouin !
- Bouh ! Va-t-en, casse-toi.»
Je ne demandais pas mieux que partir. Je me suis enfui de ce petit groupe de sauvages. Et durant tout le reste de la journée, j’ai fait bien attention à ne pas les croiser. À la fin des cours, je suis rentré chez moi le plus vite possible pour ne pas les voir. Ou plutôt pour qu’ils ne me voient pas…
Quand j'étais un peu plus jeune que maintenant (pas que je sois vieille, hein ^^ Je n'ai que 21 ans), j'aimais bien écrire des petits textes, mais à part ma maman, je crois que je ne les ai jamais fait lire à qui que ce soit.
RépondreSupprimerAlors, déjà, bravo d'avoir le courage de partager tes écrits, j'en serais incapable ^^
Je viens donc de lire cette première partie, et j'ai plutôt bien aimé. On ressent bien le côté journal intime, et je me suis tout de suite attachée à Mathis. On comprend tout de suite ce qu'il peut ressentir.
Maintenant, j'ai bien envie de lire la partie 2. Je reviendrai demain pour la lire et te laisser un petit commentaire (si je ne t'embête pas avec mes blabla ...).
Non, tu ne m'embête pas du tout avec tes blabla ! (je saute de joie dès qu'il y a un commentaire)
SupprimerLes autres textes que j'écris, mis à part Nil (quee j'écris en duo avec Laflamme), même ma maman ne les a pas lus. Seulement ma soeur (deux ans plus jeune que moi)... et vous bien sûr !
J'ai un peu peur de les faire lire à des adultes... surtout des adultes que je connais.